La Synagogue
Référence: 88078037
Canton
Bruyères
Commune
Bruyères
Adresse
3, rue Simone et Jean Lurçat
Lieu-dit
La Ville Nord
Section Parcelle
AC 94
Coordonnées GPS
Lat: 48°12'29,75'' Long: 6°43'22,41''
Coordonnées Lambert 93
X= 976457,68 Y= 6796287,26
Altitude
485 m
Dénomination
Synagogue
Epoque de construction
20ème siècle
Année
1903
Architecte
HESSE Lucien de Paris
Entrepreneur
GIBELLO Joseph de Bruyères
Historique
A partir de 1860, une vingtaine de Juifs résident à Bruyères. Sous le second empire, une communauté se met en place, elle organise des offices dans une salle qu’elle loue et achète, en 1876, un terrain pour y établir un cimetière. Dans les années 1880, elle atteint son effectif maximum avec près d’une centaine de fidèles. En 1891, la communauté acquiert une maison pour servir de résidence au rabbin et une grange dans l’intention de la transformer en synagogue. Un plan est établi par un architecte d’Epinal, M. BOULAY. Le projet n’est pas retenu en raison de son coût trop élevé pour les finances de la communauté. Grâce à l’intervention du Rabbin d’Epinal, Moïse SCHUHL, en 1902, le sort de la synagogue émeut Daniel Osiris IFFIA (1825-1908), banquier parisien, qui se consacre au mécénat. Celui-ci ne reprend pas le plan élaboré par l’architecte d’Epinal, il fait établir un nouveau plan par un architecte parisien Lucien HESSE, l’édifice est inauguré en 1903. La communauté de Bruyères commence à décliner dès la fin du 19ème siècle et ne compte, en 1930, qu’une trentaine de fidèles, mais les offices continuent à être célébrés les jours de fête jusqu’à l’invasion allemande de juin 1940. La synagogue devient un dépôt de l’armée allemande (elle ne sera pas incendiée, contrairement aux autres synagogues dans les Vosges). La communauté juive de Bruyères subit les persécutions antisémites de l’occupant allemand et du gouvernement de Vichy, ceux qui sont restés à Bruyères sont arrêtés lors des rafles, qui ont lieu entre août 1942 et juillet 1944. Une dizaine de juifs de Bruyères mourront au camp de déportation à Auschwitz, soit le tiers de la communauté. A la libération, les rares familles qui reviennent ne sont plus assez nombreuses pour organiser des offices et se résigne à vendre leur synagogue au peintre JANOT, qui la transforme en atelier, puis à Michel HATTON, électricien. En 1990, une exposition au musée d’Orsay à Paris, mettra en évidence le grand intérêt architectural de la synagogue de Bruyères (il existe seulement deux synagogues de ce style, l’autre est à Paris). La municipalité décide de l’acquérir, en 1993, afin de la réhabiliter. Elle devient un musée des arts et traditions grâce à Henri MATHIEU (1913-1994), qui a légué ses collections et l’argent nécessaire à son aménagement. On peut y voir entre-autres, une magifique collection unique dans les Vosges de pots à pharmacie du 18ème siècle de la faïencerie de Lunéville, provenant de l’ancien hôpital, créé en 1727, par le comte Humbert de Girecourt.
Description
La synagogue, d’une surface de 60 m² environ, a une façade de 7m35 de large en grès rose extrait des carrières de la petite Avison. Celle-ci est composée, d’une grande arcade en arc plein cintre, qui englobe les deux niveaux du portail et de la baie, les meneaux dessinent de petits arcs plein cintre et une étoile de David. Deux colonnes massives de 3m50 de hauteur occupent l’ébrasement de la porte en évoquant les deux colonnes qui ornait le Temple de Jérusalem. De chaque côté de la porte deux fenêtres avec un arc outrepasse qui rappelle le style oriental.
Propriétaire
Commune de Bruyères
Date d'enquête
Janvier 2021
Observations
L'architecte, Lucien HESSE, s'est inspiré de l'architecture industrielle et s'est dégagé des plans traditionnels des synagogues de l'époque calqués sur ceux des églises. La synagogue est classées à l'inventaire depuis le 16 juillet 1991 et obtient le "label patrimoine du 20ème siècle".
Sources
Gilles GIVEL, Archives Départementales des Vosges
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